10 janvier 2018
Journal de Montréal
«Perspectives québécoises», Le Journal de Montréal, 10 janvier 2018
par Réjean Parent
À l’aube d’une année électorale où le pire peut arriver et où le meilleur semble difficilement émerger, l’horizon apparaît décourageant pour ceux qui rêvent de social-démocratie et de nationalisme affirmé.
Malgré les sondages, les libéraux peuvent continuer d’espérer un gouvernement majoritaire. Pire encore, leur remplacement par la CAQ n’augurerait pas d’une gouvernance différente au plan socioéconomique et n’offre guère plus de perspective sur le plan de l’affirmation nationale.
Faire sauter l’embâcle
Les horizons bouchés ne découragent heureusement pas tous les activistes et penseurs politiques, si je me fie aux propos du livre Faire sauter l’embâcle. L’auteur, qui écrit sous le pseudonyme d’Honoré Laliberté, voudrait en finir avec le Canada, le référendum et le PLQ. Tout un projet dans un environnement où les partis politiques sont figés dans leur idéologie, leur opportunisme et leurs ambitions.
À n’en pas douter, l’auteur a rédigé un véritable brûlot. Il se rit du Canada qui n’a pas su se départir d’une institution obsolète comme la monarchie et qui est encore sous l’égide d’un souverain étranger. Le PLQ est devenu à ses yeux un parti de moutons politiques qui a échangé le « maître chez nous » par le « paître chez nous ». Finalement, le processus référendaire est un cadenas que s’imposent les Québécois et il leur vaudrait mieux ne pas s’encombrer des arrêts de la Cour suprême.
Grande coalition nationale
Craignant la prime à l’urne des libéraux, l’auteur en appelle à une grande coalition nationale vers laquelle pourraient converger tous les partis d’opposition. Il voudrait ainsi mettre fin à la division du vote francophone qui bénéficie au PLQ. Il souhaite également que cette grande coalition entreprenne un rapatriement de pouvoirs qui favorisera le dynamisme économique et culturel du Québec.
Ce manifeste de vérités crues et d’ambitions excentriques peut-il amener les oppositions vers une réflexion commune ou sera-t-il comme un insecte qu’on écrase négligemment ?